Le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique Ali Aoun n’a pas mâché ses mots sur le diktat des importateurs du médicament. Le cas de l’insuline est signalé d’autant que la production locale peut suffire à endiguer les pénuries et ruptures de stock.

Ali Aoun est très remonté contre « les manoeuvres sournoises de certains laboratoires étrangers pour dénigrer l’insuline fabriquée localement.» Lors de son intervention au congrès du Snapo (syndicat des pharmaciens d’officine), le ministre a indiqué de manière claire que « nous avons de tout temps ét confrontés à des pénuries pendant le Ramadhan. Cependant cette année, grâce à la production locale, aucune perturbation n’a été enregistrée. » Dans ce sillage, le ministre a déploré « les campagnes agressives visant à remettre en cause la qualité des médicaments produits localement ». Il est clair selon le ministre que « les auteurs de cette campagne visent à maintenir l’Algérie sous le joug de l’importation ». Le marché de l’insuline représente quant à lui quelque 400 millions d’Euros et se partagent entre des importations entre le Danemark et la France. Mais avec la nouvelle usine de Constantine inaugurée en mars 2023,

l’Algérie produit 1 million d’unités sous forme de flacons destinés à la vente aux hôpitaux. Mieux, le groupe Saidal a inauguré également un site de production à Boufarik (Blida) en partenariat avec le groupe Novo Nordisk dont la forme sous forme de stylos est destinée aux diabétiques. Le prix de 1000 DA l’unité est attractive et permet aux patients de trouver le produit disponible chez le pharmacien. Pour renforcer la souveraineté sanitaire sur certains médicaments, le ministre a introduit une nouvelle stratégie consistant « aux contrats d’efficacité en augmentant les taux d’intégration pour chaque produit. » Fini les temps de tout import, l’Etat algérien veut passer à une production de qualité certains médicaments dont des analgésiques, les antibiotiques et les anti-inflammatoires. Le pari de réduire la facture d’importation atteint son objectif puisque de 2 milliards de dollars, il a été réduit de moitié soit 1,1 milliards de dollars en 2022