La préoccupation du gouvernement, ces dernières années, est de réduire au maximum les importations de médicaments qui ont fait exploser les dépenses du Trésor public. Mais cette réduction n’a pas été sans conséquences sur la disponibilité de certains produits de première nécessité.
Pour remédier à cette situation, une nouvelle politique s’impose. Celle qui consiste à encourager la production locale et réduire ainsi l’importation.
Cette dernière semble donner ses fruits et a permis de couvrir désormais un taux important des besoins du marché national, tout en contribuant à réduire drastiquement la facture d’importation des médicaments et surtout à assurer leur disponibilité aux citoyens, à des prix raisonnables.
C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, avant-hier depuis la wilaya de Tizi Ouzou, lors d’une visite de travail. Il a souligné que «82% des besoins nationaux en médicaments sont actuellement assurés par la production locale, qu’il s’agisse des formes sèches ou liquides».
Une performance à laquelle s’ajoute une couverture quasi totale en dispositifs médicaux, «dont les importations sont interdites depuis deux ans, mais qui continuent néanmoins à entrer sur le marché», observe le ministre de l’Industrie pharmaceutique, promettant d’examiner de près cette situation.
Kouidri souligne que la réduction de la facture d’importation demeure un objectif prioritaire, conformément au programme du président de la République axé sur la sécurité sanitaire.
Il a également rappelé le rôle prépondérant du secteur privé dans cette dynamique: «Sur les 230 unités de production que compte le pays, 229 appartiennent au secteur privé, qu’elles soient sur fonds propres ou en partenariat», relève-t-il, signalant que Saidal reste la seule entreprise publique de la filière.
Kouidri invite, à cette occasion, les opérateurs privés de l’Ouest et du Sud à investir davantage, notant la forte concentration des unités dans le Centre et l’Est du pays. «Les portes du ministère leur sont grandes ouvertes. Il leur suffit de présenter un dossier complet pour bénéficier des agréments nécessaires. Des instructions fermes ont été données à ce sujet aux directeurs centraux», assure-t-il.
L’industrie pharmaceutique en Algérie se développe grâce à son innovation, notamment en matière d’emploi, sa complexité réglementaire et son marché en constante évolution. Spécifiquement, le secteur est dynamique et Tizi-Ouzou est positionnée comme un pôle potentiel pour la production de dispositifs médicaux.
Les entreprises se différencient en misant sur l’innovation et des stratégies marketing et de communication ciblées, tout en répondant aux divers défis. Dans ce sillage, le département ambitionne d’accroître les exportations pharmaceutiques, évaluées à près de 50 millions de dollars, en visant la certification de niveau 3 (ML3) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), garantissant la conformité de la réglementation nationale aux standards internationaux. «La première étape, relative à la législation, est déjà achevée. Nous abordons la seconde, celle de la mise en application, qui devrait aboutir à une évaluation de l’OMS d’ici la fin novembre ou début décembre», a précisé le ministre.