Et alors que le Malkhzen est dans une totale euphorie suite à l‘adoption par le Conseil de sécurité de l‘ONU d’une résolution sur la question du Sahara occidental, les faits, têtus, ne concordent nullement avec cette nouvelle fuite en avant.
Il semble bel et bien que le Maroc a très tôt crié victoire en voulant faire croire que cette résolution conforte largement ses positions.
Or, une simple lecture de cette résolution indique clairement que le Maroc n’a pas pu obtenir ce qu’il voulait puisque l‘option de l’ autonomie de ce territoire, que Rabat défend bec et ongle depuis des lustres , n’a pas été exclusivement retenu.
En effet, selon la résolution cette option d’autonomie « pourrait » juste servir de base aux négociations entre les deux parties, à savoir le Maroc et le Polisario.
Elle ne constitue donc pas la seule base de ces négociations directes puisque la résolution admet clairement la possibilité d’autres propositions allant dans le sens du règlement de cette affaire de décolonisation.
Le Maroc , pourtant , ne fait cas dans son discours « triomphaliste » que de cette seule option d’autonomie en feignait bien d’ignorer qu’elle n’est pas la seule base des futurs pourparlers. Le Makhzen évacue aussi les autres aspects de la résolution comme celle se rapportant à la question de l‘autodétermination du peuple sahraoui réitéré d’ailleurs avec force par la résolution en question. D’ailleurs le conseiller du président américain Massad Boulos a lui aussi clairement affirmé que l ‘accord devait étre conclu entre les deux parties, à savoir le Maroc et le Polisario.
Le diplomate américain a même affirmé dans une récente déclaration que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui devait être préservé, que le peuple sahraoui devait être consulté et que cela pourrait se faire par le biais du vote. Massad Boulos est revenu à la charge avec le même contenu avant-hier sur la chaine française France 24. Des propos qui vont totalement à l’opposé de ce que tente de véhiculer le Makhzen et ses alliés. « La résolution contente les deux parties de façon presque complète.
Le problème est seulement dans le préambule de la résolution et non pas dans les dispositions. Sans cela, on aurait pu avoir un vote unanime des 15 membres, y compris l’Algérie ». Justement l’Algérie , comme l’a déclaré son chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, n’a pas participé au vote de la résolution à cause du préambule de la résolution qui évoque le plan d’autonomie du Maroc.
Le diplomate américain a invité part la suite fait la distinction entre la position officielle des États-Unis et de Donald Trump qui considèrent le plan d’autonomie comme "l’unique solution« , et la résolution du 31 octobre qui, elle »laisse la porte ouverte à d’autres idées et évoque la non-exclusivité de cette proposition" marocaine.
ON ne peut être plus claire la proposition marocaine d’autonomie ne peut en aucun cas constituer le seul cadre des négociations et, par voie de conséquence, les propositions que ne manquera pas de faire le Front Polisario seront aussi sujettes aux négociations. Interrogé sur le principe de l’autodétermination il a indiqué que cela revient aux deux parties de trancher cette question lors des négociations. "Il peut y avoir une forme de vote, comme dans tout scrutin«, a-t-il dit.
Avec ces propos limpides Massad Boulos ne verse pas dans la désinformation. Un exercice dans lequel excelle le Makhzen.