Bonne nouvelle pour des milliers de familles algériennes en quête d’un toit : sur haute directive du président Abdelmadjid Tebboune, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme vient de lancer une mesure de soutien inédite au programme AADL 3.
Les souscripteurs pourront désormais verser la première tranche de leur apport initial en deux fois, étalée sur trois mois, pour les logements de trois et quatre pièces. Une bouffée d’oxygène bienvenue dans un contexte économique tendu, qui vise à éviter les renonciations et à fluidifier l’accès au logement locatif-vente.
Cette décision, annoncée par l’Agence nationale de l’amélioration de l’habitat (AADL), répond directement à l’appel du chef de l’État pour une politique du logement plus inclusive. « L’objectif est clair : soulager les ménages modestes et leur offrir un répit pour mobiliser leurs ressources sans stress », explique un proche du dossier au ministère.
Concrètement, cette facilitation s’applique aux demandes enregistrées en 2024 dans le cadre du programme AADL 3, qui prévoit la construction de milliers d’unités à travers le pays.
Au cœur de cette réforme, un arrêté interministériel publié au Journal officiel n° 82 du 24 novembre dernier, co-signé par le ministre de l’Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, et son homologue des Finances, Abdelkrim Bouzred. Ce texte, ancré dans le décret exécutif n° 01-105 de 2001 (modifié), fixe enfin le coût final des logements locatifs-vente. Il intègre scrupuleusement les charges réelles : acquisition du terrain, études techniques, gros œuvre et viabilisation tertiaire. Ainsi, la valeur vénale du foncier domanial est évaluée à 60 000 dinars algériens le mètre carré, tandis que les travaux de viabilisation s’élèvent à 650 000 dinars par unité.
Mais le gouvernement ne s’arrête pas là : pour rendre ces logements accessibles, une batterie d’aides directes est prévue. Chaque bénéficiaire touchera une subvention frontale de 700 000 dinars pour la cession du terrain public, complétée par 1 000 dinars par mètre carré sur les coûts de viabilisation. C’est sans compter l’intervention salvatrice du Trésor public, qui assumera à 100 % la bonification des taux d’intérêt et les intérêts intercalaires sur toute la durée du crédit immobilier. Résultat ? Le souscripteur n’aura qu’à régler le solde net, une fois ces largesses déduites – une formule qui pourrait ramener le prix effectif bien en deçà des estimations initiales.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de relance du secteur immobilier social, freiné par l’inflation et les contraintes budgétaires. Avec plus de 200 000 demandes en attente pour AADL 3, le ministère espère ainsi accélérer les attributions et les chantiers, tout en stimulant l’économie locale via les emplois induits. Les bénéficiaires, contactés par l’AADL, seront informés sous peu des modalités précises de ce paiement fractionné, avec un coup d’envoi dès le mois prochain.
Pour les experts, c’est un signal fort de la part du pouvoir : le logement n’est plus un luxe, mais un droit fondamental. « Cette mesure pourrait éviter des milliers de désistements et redonner confiance aux ménages », estime un analyste du secteur. Reste à voir si elle suffira à juguler la crise du mal-logement qui touche encore des millions d’Algériens. En attendant, les souscripteurs AADL 3 y voient un Noël avant l’heure – un geste présidentiel qui transforme l’espoir en réalité tangible.