La loi criminalisant le colonialisme, votée mercredi dernier à l’unanimité par les députés de l’assemblée populaire nationale (APN) ne semble pas, comme il fallait d’ailleurs’ y attendre emportée l’adhésion de la France.
En effet la réaction officielle de la France est franchement empreinte d’un refus manifeste. Quelques heures seulement après l’adoption de ce projet de loi par la chambre basse du parlement la France a réagi avec une grande célérité.
C’et le ministère français des Affaires étrangères, qui s’est fait, en la circonstance, le porte-parole de cette réaction officielle de la France.
La France n’a «pas vocation à commenter la politique intérieure algérienne», mais ne peut que déplorer une telle initiative», a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay, soit le ministère français des Affaires étrangères. Paris « déplore » donc l’ adoption de cette loi et aurait souhaité certainement que le parlement algérien, agissant en toute souveraineté , s’abstienne de criminaliser le colonialisme français qui a commis tant de crimes en Algérie durant la longue nuit coloniale.
Poussant l’outrecuidance encore plus loin ce porte-parole du quai d’Orsay considère même que c’est un acte hostile.
Car, selon lui, il s’agit d’une "initiative manifestement hostile, à la fois à la volonté de reprise du dialogue franco-algérien, et à un travail serein sur les enjeux mémoriels ».
Il a mis en avant le travail entrepris par le président français , Emmanuel Macron, pour résoudre le problème mémoriel qui mine les relations entre les deux pays. Implicitement donc, selon bien sur sa logique, c’est l’Algérie qui est en train de saper cette action.
« Nous continuons de travailler à la reprise d’un dialogue exigeant avec l’Algérie, qui puisse répondre aux intérêts prioritaires de la France et des Français, en particulier s’agissant des questions sécuritaires et migratoires«, a –t-il indiqué en outre. Cette loi a bien sur suscitée une réaction en chaine notamment au sein des tenants de la droite qui sont en vérité les héritiers des partisans de « l’Algérie française ».
En effet, la droite française réagit avec hostilité et dénonce une « provocation » face au vote par le Parlement algérien d’une loi criminalisant la colonisation française, exigeant excuses et réparations, car elle estime que l’histoire est complexe et que la France n’a pas à s’excuser, préférant un dialogue apaisé sans concessions juridiques. La droite estime que cette loi est similaire à une tentative de réécrire l’histoire et d’imposer des réparations financières, ce qui est perçu comme une rupture du dialogue entre les deux pays. Pour certains c’est même une « provocation » de la part de l’Algérie.
Cette droite française est majoritairement réticente à reconnaître la colonisation comme un crime imprescriptible, préférant voir une histoire complexe nécessitant un travail mémoriel partagé plutôt qu’une culpabilité imposée. Elle rejette toute idée d’indemnisation financière (pour les essais nucléaires, les tueries et les pillages. Cela est perçue comme une demande excessive et une tentative de monétiser le passé. Rappelons que la loi adoptée ce mercredi a clairement qualifié les crimes du colonialisme français en Algérie entre 1830 et 1962 comme des « crimes contre l’humanité« » en estimant qu’ils sont « imprescriptibles ».
La loi réaffirme en outre l’exigence de reconnaissance, d’excuses et d’indemnisation de la part des autorités françaises.