Dans la région de Boudjima, l’oisiveté est en train de ravager la jeunesse. Les fléaux sociaux ne cessent de faire tâche d’huile surtout depuis la délocalisation de la brigade de gendarmerie suite aux événements de 2001. Aujourd’hui, consommer la drogue dans n’importe quel village de cette commune et même au niveau du chef-lieu communal est devenu un acte des plus banals. « Chez nous, la drogue se vend en plein jour, au vu et au su de tout le monde », nous confirme-t-on. Les victimes de ce phénomène sont d’abord les jeunes, pas seulement eux, car même les adultes sont en proie à ce poison qui tue lentement mais sûrement. La situation est, depuis des années, alarmante. Mais à l’instar des autres problèmes que vit la commune, celui-ci est resté sans aucune prise en charge. De jour comme de nuit, des individus devenus accros de la drogue passent leur temps à fumer des joints et à vivre dans un paradis artificiel dont les conséquences fâcheuses finissent par se manifester tôt ou tard. Certains commencent très jeunes, nous confie-t-on sur place. Des élèves du collège en sont déjà dépendants. Quant aux adultes, le nombre de drogués est très élevé, nous indique-t-on dans les différents villages parcourus. Pourtant, les services de sécurité notamment la police, a procédé à maintes reprises à des arrestations, après investigations. Des vendeurs de drogues ont été arrêtés et jugés mais le fléau n’a pas cessé pour autant. Le chômage à lui seul et l’absence d’activités de loisir ne justifient pas cette affluence sur la drogue dans une commune où la vie sociale existe pourtant et où l’individualisme est encore loin de constituer un mode de vie. C’est plutôt à un effet d’entrainement qu’on assiste. Les gens, surtout les jeunes, ont une grande attraction à l’imitation, surtout concernant les choses faciles à exécuter. Par exemple, nous explique un enseignant de 58 ans, ces jeunes croient à tort d’ailleurs, qu’il est plus facile de noyer leurs problèmes dans des joints que de faire des efforts pour les affronter. L’absence de sensibilisation, notamment dans les écoles, est pour beaucoup, ajoute notre interlocuteur. Car, selon lui, la meilleure manière de se prémunir contre la consommation de la drogue, c’est d’abord et surtout de ne jamais commencer en sachant d’avance à quoi on s’exposerait ce faisant. Il devient de plus en plus urgent que des mesures soient prises afin d’endiguer ce phénomène dans une région qui est pourtant connue pour être très paisible. En attendant des réactions de la part de ceux qui devraient le faire, certains jeunes de la commune de Boudjima, très nombreux du reste, continuent de mourir à petit feu.